La création de personnage débutera jeudi 24 février 2022.
Cette session est destinée à créer les PJs et à constituer les groupes d'Héritiers : Personnages Principaux et Secondaires.
Elle permettra de déterminer la plus grosse partie des éléments constituant chacun de ces Héritiers, tant en terme RP qu'en terme de règles.
Mais il restera plusieurs choses à compléter à la suite de cette soirée, afin d'étoffer chaque profil.
C'est la raison de l'ouverture de ce sujet sur le forum, qui n'a pas pour but de répondre à des questions pour le moment, mais sera notre zone d'échange par la suite.
Par ailleurs, il permettra aux retardataire souhaitant sauter dans le train (à vapeur), une fois que le groupe sera constitué.
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Les Héritiers - Le Concept
Si vous avez lu le sujet "Un Mois pour s'immerger", vous avez un petit aperçu de la vie à la Belle Epoque.
Vous avez peut être en tête, un ou plusieurs profils de personnages que vous aimeriez interpréter dans cet univers.
C'est une bonne chose, et je vous invite tous à réfléchir dès à présent à ce que j'ai l'habitude de nommer "Le Concept" (vous pouvez en élaborer plusieurs).
Il s'agit d'une idée globale de votre personnage, de son squelette.
Notez que pour le moment, il ne s'agit pas d'aborder ce Concept sous l'angle Féerique :
Vous allez incarner un Faux-Semblant, à savoir une fée intégrée dans la société humaine et révélée depuis plus ou moins longtemps.
Votre quotidien reste celui d'un humain, et cette facette est extrêmement importante.
Elle doit être réfléchie et cohérente. Il faut presque l'aborder sans avoir à l'idée que derrière cette personnalité, il y a une Fée.
Tout ce qui a trait à la Fée qui constituera votre personnage sera traitée en session de création.
L'idée est donc de réfléchir à ce que vous aimeriez interpréter dans ce Paris de la Belle Epoque : dans quel environnement votre perso évolue, à quel niveau social, quels sont ses activités, ses occupations.
N'allez pas forcément trop loin dans l'élaboration de ce concept.
J'ai tendance à penser qu'un bon concept de personnage doit tenir en une phrase.
Je vous laisse à votre imagination...
Ebauche Adi
Concept 1 :
Personnage d'un certain niveau social, attiré par les sciences (naissantes) : médecin, professeur, membre de la jeune police scientifique, chimiste ou physicien. Voilà l'idée de départ pour moi.
Pas forcément un cador de sa discipline, ça pourrait aussi être quelqu'un moins intellectuel, plus les mains dans le cambouis : mécano intéressé par les progrès de l'automobile ou les machines industrielles ou même le vélo, pharmacien d'officine, assistant de laboratoire.
J'ai une idée plus précise en tête, mais on en discutera jeudi.
Concept 2 :
Jockey qui court le dimanche sur l'hippodrome de Longchamp, et qui s'entraîne une bonne partie du reste de la semaine. Petit, fin mais assez athlétique et avec une affinité avec les animaux.
Ebauche Bram
Concept simple :
Un bourgeois sportif plutôt belle homme au corps musclé, tenancier d'une salle de sport notamment de Savate, dont il est l'un des meilleurs tireur parisien, et qui gagne plus ou moins bien (plutôt bien) sa vie grâce aux combats qu'il organise, légaux le jour avec l'entrainement à la savate des forces de police, et illégaux la nuit avec l'entrainement et les combats d'Apache dont il est l'un des meneurs.
Les Hériteirs - Bande d'ébauchés
Je vois que la Belle Epoque et ses nouveautés en inspirent certains.
Des concepts plutôt sympas et assez différents.
On va voir comment ça se met en place tout ça :)
Présentation Henry DESCHAMPS
Henry DESCHAMPS
26 ans, brun cheveux longs en catogan, yeux bleu, 1m90 130kg sous sa forme masquée
Démasqué : Loups Gigantesque 2m06 pour 130 kg, le pelage noir, petite particularité une zone sur l'épaule gauche où les poils sont blancs et forment 4 traits.
De longues jambes athlétiques et élancées très vives à l'opposé d'un torse surdéveloppé laissant apparaitre des muscles saillants, faisant de lui une arme parfaite pour la Savate dont il est devenu l'un des meilleurs tireurs de Paris.
Mais son histoire ne commence pas là......
Fils d'un petit propriétaire terrien à Coignières tout proche de Versailles, sa famille cultive du blé pour alimenter Paris, sa mère produit du miel qu'elle vend sur le marché du village et offre la cire à l'église pour la conception de bougies et cierges.
Henry adorait parcours les champs, les bois et surtout rôder à côté des ruches pour y chiper un peu de miel sans se faire piquer (dans tous les sens du terme) habile de ses doigts, malin, il trouvait toujours un moyen détourné pour récolter le précieux liquide. Souvent sa mère faisait semblant de ne pas le voir alors qu'elle laissait "malencontreusement" trainer un pot de miel à moitié rempli, elle le retrouvait plus tard dans la grange la main dans le sac, ou plutôt dans le pot, la bouche entourée de l'objet du délit. Son père intervenait souvent pour réprimander le garçonnet mais cela se finissait par une partie de chatouille. Ahmed, l'ami et administrateur des terres de son père, conseillait discrètement le garçonnet sur des techniques d'infiltration toujours plus abouties et se rendait complice du délit avec un grand clin d'oeil mimant l'innocence et le choc alors que son père gourmandait le jeune garçon.
Tout bascula en cette soirée froide de 1880,
Henry, qui venait d'avoir 7 ans se promenait avec ses parents sur le domaine écoutant attentivement son père lui expliquer les différents types de grumes et d'essences d'arbres que l'on pouvait y trouver.
Alors qu'ils parcouraient les bois ils furent violemment attaqués par un loup d'une taille très impressionnante. Sa mère fût égorgée par les crocs de la bête et son père fût lardé de coups de griffes alors qu'il tentait de le protéger en faisant barrage de son corps. La détonation d'un fusil fît fuir la bête qui laissa pour mort le père et blessé le jeune garçon.
Dans son dos 4 traits blancs sur son épaule droite d'un 20aine de cm chacun, attestaient de cette attaque hors norme !
Ahmed surgit fusil au poing, il prit en charge le garçon et le soigna, le miel de sa mère servi à soigner les blessures ainsi qu'à éviter l'infection.
Ahmed était un ami de longue date de la famille, ancien tirailleur Tunisien du 4eme régiment, il avait servit la France dans les campagnes Africaine et était venu sur le territoire hexagonal avec les honneurs et des médailles.
Ahmed avait été en tous point un père de substitution pour Henry et, plutôt que d'abandonner le jeune maître à son propre sort, il continua de le servir, lui apprenant les rudiments du combats, le sens des affaires, l'Arabe et comment entretenir ses terres....
Les années passèrent, Henry ne ressentait plus de gêne sur son épaule, seules 4 cicatrices blanches sur sa peau rappelait les évènements passés.
Sa musculature issue des travaux de la ferme certainement, lui permettait de soulever un demi attelage sans aide ou de couper des buches d'un seul coup de hache.
Ahmed lui avait appris les rudiments de la chasse et du pistage, l'élève avait dépassé le maître.
Évoluant dans les bois comme dans un jardin feutré il arrivait à tuer des biches à l'arme blanche sans qu'elles ne l'entendent ou le sentent arriver.
Tout allait bien dans sa vie jusqu'à ce jour de 1896 alors âgé de 23 ans :
Je parcourais mes terres à la nuit tombée, depuis peu les gens se plaignaient de la présence de chiens sauvages ou de loups dans le secteur, éclairé seulement par la pleine lune, je ressentais une certaine tension, une ... excitation inexpliquée, alors que je terminais mon tour j'entendis des cris, des hurlements et jappements. Comprenant qu'il s'agit d'une meute de chien sur mes terres je me porte à leur rencontre, alors que j'aurais certainement dû fuir ou tirer en l'air pour leur faire peur, non je m'avance calme, attiré par ces sons.
Arrivé à proximité je perçois une demi-douzaine de molosses qui entourent un arbre dans lequel s'est réfugié une étrange créature. Elle est moche, petite et semble frêle. En me voyant elle se mit à parler d'une voix... gutturale : " Il me manquait plus qu'ça tiens !"
Une partie des molosses se tournent vers moi et commencent à s'en prendre à mon intégrité. Soudainement, je perds contrôle, et commence à sentir une douleur parcourir mon corps alors qu'une transformation se produit. Je me transforme pour la première fois en Loup Garou. J'éventres un des chiens et pousse un Hurlement qui finit par faire fuir les autres, avant de tomber dans les pommes. A mon réveil, la créature est penchée sur moi. Pour me remercier, elle m'explique ce qui m'arrive et me donne quelques conseils. Il s'agit d'un Gobelin, Il me donne les Coordonnées de Bob du Terminus, à Paris qui pourra m'aider. Puis il s'en va sans plus de manière.
Le visage et les vêtements couvert de sang, je reprends lentement mes esprits, Ahmed sort de la forêt le visage blême et confus. La main tremblante il sort un mouchoir et commence à me nettoyer le visage. Le long de ses joues coulaient des larmes.
Il me prit par l'épaule et me ramena à la maison, laissant la carcasse du molosse à pourrir sur place...
Nous avons échangé toute la nuit, évoquant la tragique nuit qui avait marquée la disparition de mes parents et ces terribles blessures qui m'avaient marqué l'épaule comme possible lien avec mon nouvel "état".
Il me conseilla de partir à la rencontre de ce "Bob", qu'il gérerait les terres en mon absence et en mon nom, il m'assurait un soutien sans faille quoi qu'il advienne et l'avait déjà prouvé par le passé.
Mon secret était en sécurité avec lui.
Je restais quelques temps auprès de Bob, puis celui-ci me confia la gérance d'une salle de sport où je commençais à prendre en charge l'entrainement de la police à la savate.
Mais la jeunesse apporte son lot d'impatience et d'ennui, ainsi après quelques temps, pour arrondir les fins de mois et mettre du piquant dans ma vie, je rencontrais une petite bande d'Apaches intéressés par mes compétences martiales ainsi que par ma salle... pour y organiser des combats clandestins entre bandes, avec des paris, me permettant ainsi de développer un activité secondaire de bookmaker en plus de maître d'arme.
Cela me permettait d'avoir un revenu plus que confortable, sans compter les contacts que cela me permettait d'avoir en ville notamment avec la pègre.
Mais je n'oubli cependant pas pas d'où je viens et, chaque soir de pleine lune, je pars me ressourcer sur mes terres et discuter avec Ahmed. J'y passe parfois 2 jours avant de revenir aux affaires sur Paris.
Jusqu'à ce que ces rêves commencent du moins.....
Présentation Adèle Breguet
Sous mon masque, on me connait sous le nom d'Adèle Breguet, dont le trisaïeul, Abraham-Louis Breguet, a fondé la maison d'horlogerie Breguet en 1775, sur l'île de la Cité.
Fille de Louise Breguet et de Ludovic Halévy, je suis la nièce d'Antoine Breguet et la cousine de l'ingénieur et sportif Louis-Charles Breguet. J'ai gardé le nom de ma mère pour la vie publique, surtout depuis que j'ai repris la direction de l'atelier d'horlogerie parisien pour que mes cousins, Louis-Charles et Jacques puissent se consacrer à leur projet de gyroplane.
Mais n'en parlons pas trop, c'est encore un secret. Enfin, si je vous raconte ceci, c'est que vous êtes prêts à entendre mon plus grand secret, alors nous ne sommes pas à une petite révélation près.
Mon oncle était spécialiste de la dynamo électrique et du téléphone, un grand ami de Clément Ader, ensemble ils ont présenté le théatrophone à l'Exposition Internationales de l’Électricité et au Congrès des Électriciens de 1881, permettant d'entendre l'Opéra au travers d'un combiné.
Quelle fière ascendance !
Ils m'ont transmis leur passion des sciences, des mécaniques de précision, des inventions.
Pour ma part, j'ai gardé la passion de l'horlogerie, du modélisme, mais je m'intéresse aussi à la chimie et dans une certaine mesure à la médecine. Quelle machine est aussi complexe que le corps humain et pourtant si fiable ?
Mais je m'égare. Pour un petit bout de femme comme moi, être à la tête d'un atelier si prestigieux n'a pas toujours été simple, mais j'ai su m'imposer, en bonne partie pas mes connaissances savantes, mais aussi par mon goût de l'aventure.
Quand je ne suis pas à l'atelier, rue Diderot, ou dans mon petit appartement parisien, sur l'île de la Cité, je parcours les chemins à bord de mon automobile, parfois jusqu'à la Suisse où la famille Breguet a ses racines et où je possède un grand domaine en montagne. J'aime y prendre le grand air, endosser mon paquetage et m'attaquer aux cimes enneigées.
On me demande souvent si une femme n'a pas peur de partir seule. La solitude m'apaise, mais après quelques rencontres avec des indélicats, je ne me promène plus sans une arme discrète.
J'ai d'ailleurs investi il y a peu dans une invention merveilleuse de nos amis Belges. Un Browning M1900 fait sur mesure pour moi, un des premiers pistolets semi-automatiques, que j'ai découvert en 1898 lors d'une exposition.
Je l'ai reçu il y a quelques semaines, et il repose pour l'instant dans ma commode, à côté du petit revolver de poche que j'avais jusque là. Je ne me suis pas encore bien fait au calibre 7,65 inventé par John Browning, mais il me rassure plus que l'ancien revolver.
Et depuis que je fais ces rêves étranges, je ne sors plus sans avoir l'un ou l'autre sur moi, dans une poche de ma veste ou dans un sac à main. J'ai même pris l'habitude depuis peu d'avoir un petit stylet accroché à mon porte-jarretelle.
Je ne me rappelle plus depuis combien de temps exactement je sais que je suis une fée, et ce n'est pas un sujet connu dans la famille, mais je pense que ça vient de mon côté Breguet plutôt qu'Halévy.
Les fouinards sont technophiles, et avoir parmi mes aïeux des personnes qui ont enrichi les domaines de l'horlogerie, la navigation, l’astronomie et la physique ne saurait être un hasard. Les Halévy sont des littéraires, je ne crois pas que ça collerait.
Je connais pas mal de fées sur Paris, notamment mon ami biologiste et médecin Emmanuel Bernstein, Métaphysicien et Technologue. C'est d'ailleurs lui qui m'a introduite auprès des technologues il y a quelques mois et je suis encore toute excitée quand je pense que je fais partie de ce prestigieux groupe.
On me dit érudite, mais je me qualifierai plutôt de savante du monde. Je lis l'anglais, car de nombreuses inventions viennent d'outre-Atlantique et d'outre-Manche. Je suis aussi passionnée par les travaux de nos collègues Allemands, dont j'ai appris la langue très jeune puisque je côtoyais régulièrement la partie alémanique de la Suisse.
Enfin, je me suis mise au Celte, car la plupart des réunions entre fées se déroulent dans cette langue et quand on connait déjà le Français, l'Anglais et l'Allemand, ce n'est pas si difficile de se lancer vers le Celte.
Présentation Oscar Merlot
Oscar Merlot - 31 ans
Un homme de 60kg pour 1m65 mais qui parait faire bien moins grand tant il semble voûté sur lui même du fait de son dos légèrement bossu. Sa silhouette et son visage, difformes, l'obligent à se masquer derrière d'épaisses lunettes et un long châle dont il ne se sépare presque jamais. Des chemises bourgeoises légèrement anciennes et abîmées, un long manteau, ainsi qu'un vieux chapeau haut de forme sont ses principaux atours. Lorsqu'il ôte ce dernier, on distingue de larges favoris qui bordent ses tempes. Sa démarche claudicante, quelque peu dérangeante, s'appuie une canne-épée à large pommeau.
La vie d'Oscar a toujours été dure, voire tragique. Sa mère, Jeanne Méricourt (humaine), est morte en 1869 suite à l'accouchement difficile d'Oscar. Son père, Eusèbe Merlot (Vampyr), ne supportait pas d'avoir donné naissance à un enfant au physique aussi grotesque. Sa relation avec la mère d'Oscar était déjà une erreur en soi, il l'avait toujours su, mais jamais il n'avait pu étouffer ses sentiments pour elle. D'emblée, il n'éprouva que du rejet pour son fils qu'il jugeait responsable de la perte de sa femme. Néanmoins il ne put se résoudre à abandonner l'enfant en souvenir de celle qu'il avait tant aimé, c'est pourquoi il confia l'enfant à un couple âgé de libraires parisiens de sa connaissance, Marcel et Blandine Rigaud. Le couple accepta de s'occuper d'Oscar car ils n'avaient jamais pu avoir d'enfants et de surcroit ils reçurent une coquette somme d'argent pour cela. Le père d'Oscar était très riche et possédait de nombreux bien immobiliers dont un manoir de famille. Il leur avait fait juré de ne jamais rien révéler à l'enfant au sujet de ses réels géniteurs.
L'enfance d'Oscar ne fut qu'une suite d'humiliations. Les enfants sont cruels et son physique ingrat faisait de lui une cible de choix. C'est pourquoi Oscar passa le plus clair de sa jeune vie à s'isoler des autres et à se retrancher sur lui-même. Il aimait trainer dans la librairie de "ses parents" et rêvasser à une autre existence dans les livres. Ces livres étaient ses meilleurs amis, et d'eux, il apprit beaucoup, sans relâche, il dévorait leurs contenus. C'était un enfant curieux de tout. Il voulait tout savoir, persuadé que la connaissance serait son absolution et le mènerait à une meilleure existence. Il avait parcouru plus de vieux ouvrages et de gros volumes à l'âge de 11 ans que certains lecteurs érudits qui fréquentaient la librairie de la rue des Ecoles. Il aimait échanger avec eux, les adultes, les anciens, apprendre de leur expérience, toujours effrayé par les enfants de son âge avec qui il se sentait en décalage constant.
Au même âge, il découvrit en se promenant dans l'immeuble où il vivait avec les Rigaud, l'accès à un souterrain débouchant sur une grande salle, probablement un ancien lieu de culte ou une cache de guerre, qui deviendrait son lieu de lecture favori. Il garda sa cachette secrète et l'aménagea au fil des années avec des meubles et des objets de récupération. Il y aménagea un bureau et une bibliothèque, ainsi qu'un lit et un canapé. Oscar aimait cet endroit et se sentait bien, sous terre, dans la quiétude de l'endroit, à l'abri des regards gênants. Il continuait à étancher sa soif de connaissance à la douce lueur des bougies.
A ses 12 ans, Blandine Rigaud fut emportée par une pneumonie, laissant Oscar et son mari dans une profonde tristesse. A la fin de son certificat d'études, Oscar aida celui-ci à tenir la librairie, car le pauvre Marcel n'était plus que l'ombre de lui-même. Même s'il avait de l'ambition et aurait aimé poursuivre des études supérieures, Oscar ne pouvait se résoudre à abandonner le vieil homme qui l'avait élevé. Il continua à parfaire ses connaissances en se retranchant pendant son temps libre dans sa cave secrète des heures durant.
Si aucun sujet ne le repoussait, il avait une appétence toute particulière pour l'Histoire et les langues étrangères, y compris les langues mortes et anciennes. Plus il grandissait et plus il se posait de questions métaphysiques, plus il était intéressé par les religions et leurs histoires. Mais il aimait aussi les philosophes et la remise en question des croyances établies. Dès ses 14 ans, Oscar était un libre penseur, il comprenait évidemment qu'on ne pouvait pas heurter toutes les sensibilités par n'importe quelle idée, mais pourtant, il jubilait intérieurement à éprouver les limites des autres. Un brin provocateur, il gagnait en confiance et sentait le regard des adultes changer progressivement sur lui. Beaucoup d'entre eux jalousait son esprit vif et ses capacités exceptionnelles. Il était capable de synthétiser de nombreux sujets, de parler ou de lire des langues étrangères uniquement par le fruit de son travail personnel. Pour un simple autodidacte, son entourage trouvait tout cela assez irrationnel.
A ses 16 ans, il fut remarqué par un éditeur qui fréquentait la librairie. Il lui proposa de travailler à mi-temps dans la traduction d'ouvrages de sciences et de médecine. Oscar accepta, ce qui lui procura dès son jeune âge une première source de revenus personnels. Il était amené à rencontrer d'autres traducteurs, parfois certains auteurs. Certains d'entre eux aimaient la compagnie de l'adolescent, et lui proposèrent des sorties dans certains de leurs clubs. C'était là ses premiers pas dans des cercles privés d'intellectuels, de médecins et de savants parisiens, auprès desquels il fit de nombreuses rencontres, plus enrichissantes les unes que les autres. Pendant des années, Oscar développa son savoir scientifique et multiplia ses mentors, dans différentes matières.
A ses 24 ans, Marcel, conscient du potentiel hors-norme de son fils et de son attrait croissant pour le domaine des sciences, fit la proposition de lui financer des études de médecine, une suite logique pour son parcours. Oscar s'empressa d'accepter cette opportunité inespérée. Oscar excella les premières années de sa formation car ses travaux de traduction avaient été un véritable vecteur d'apprentissage et d'enseignement, et il avait déjà une certaine avance sur ses pairs. Le corps humain était devenu son nouveau terrain de jeu.
Mais tout au long de ces années, Oscar restait passionné par les questions métaphysiques et il demeurait en lui une âme de mystique. Il fit la connaissance, par l'un de ses amis, de cercles de médiums et de tables tournantes, où il passa de nombreuses soirées. Il fut tout d'abord témoin de phénomènes qui bouleversèrent son approche rationnelle du monde. Il fit, petit à petit, la découverte du milieu spirite et allait bientôt trouver dans les enseignements d'Allan Kardec et des Esprits Supérieurs la clé de voûte de toutes les questions jusque là restées en suspens : le sens de la vie et de la mort, la raison de notre existence terrestre. Pour Oscar, cette doctrine était le chainon manquant à tous ses centres d'intérêts.
Les soirées autour du spiritisme et ses sorties mondaines prirent bientôt le pas sur son cursus étudiant. Il n'arrivait plus à se lever le matin et n'avait plus la tête à se concentrer. Tout son être semblait maintenant happé par la pratique du spiritisme et l'étude des sciences occultes.
Un soir extraordinaire, il avait 30 ans, lors d'une séance, pour la première fois, il vit et entendit un esprit par lui-même. Il remplaça le médium en présence pour devenir l'interlocuteur privilégié de l'entité. Cependant, il se passa alors une chose terrifiante : Oscar se transforma en une petite créature horrible, son visage habituellement laid se tordait et grimaçait comme possédé par l'esprit. Ses traits étaient semblables à ceux d'un démon. Les convives autour de lui furent pris de panique, hurlèrent, s'enfuirent, et pour la plupart d'entre eux, Oscar ne les revit jamais. Cet évènement l'avait changé au plus profond de lui-même. Il était en état de choc, prostré sur lui-même, gisant sur le sol, seul et incapable de bouger.
Peu de temps après, la même nuit, un homme fit irruption dans la pièce où Oscar demeurait, l'emmena avec lui en le trainant sur ses larges épaules jusqu'au domicile familial et prit la direction du souterrain d'Oscar comme si celui-ci connaissait son existence. En chemin, ils tombèrent sur Marcel, qui, réveillé par le raffut, était venu à leur rencontre pour aider son fils. Une fois à l'abri dans le refuge, l'homme se présenta, après avoir fait jurer le père adoptif de garder le silence sur tout ce qui allait suivre en le menaçant directement. L'homme s'appelait Auguste de l'Empoing Rocaille, il était le président des Métaphysiciens, une société secrète dédiée au savoir et à la connaissance. Oscar avait déjà aperçu, il y a des années, ce mystérieux personnage dans la librairie. Celui-ci leur fit alors de nombreuses révélations sur la véritable nature d'Oscar : il était une fée, un Gnome, très exactement. Cela expliquait beaucoup de choses sur ses capacités. Il leur apprit également qu'il était un ami du véritable père d'Oscar, Eusèbe Merlot, qui lui avait demandé il y a quelques années de garder un oeil sur sa progéniture. Malheureusement, Eusèbe avait disparu quelques mois auparavant et Oscar ne pourrait donc pas rencontrer son vrai père. Le vieux libraire jura de garder le silence sur toute cette histoire et d'emporter ce secret dans la tombe. Après cette soirée, plus les jours passaient, plus Oscar se découvrait de nouveaux pouvoirs et de nouvelles capacités avec l'aide d'Auguste.
En moins d'un an, il devint un médium lui-même et parmi les meilleurs, reconnu du Tout Paris. Les clients et les esprits se bousculaient pour venir à sa rencontre. Bientôt obsédé par la pratique du spiritisme, la médiumnité ainsi que le monde féérique et ses mystères, il délaissa complètement la médecine pour se consacrer entièrement à sa nouvelle activité.
Il était plein de questions sur ce nouveau monde et sa curiosité naturelle allait à nouveau pouvoir être assouvie...
A la découverte du passé - Ahmed
On objectera que mon aubergiste avait peut-être trop taquiné le goulot, ou bien qu'il avait voulu se jouer de moi en me narrant des histoires épouvantables. Je ne le crois pas. La peur authentique ne peut se contrefaire. Et cet homme-là avait peur.
Oui, il y a bien des choses mystérieuses et terrifiantes qui existent et dont il faut éviter de se moquer. Les loups-garous en font partie. S'arrangeant pour "aider l'aubergiste à grossir l'histoire et la déformer suffisamment pour qu'elle apparaisse désormais comme du folklore, Ahmed sorti de l'auberge de Fontenay un sourire faux et figé sur le visage.
Et mon maître / fils adoptif / apprenti / ami ne faisait pas exception.
Cette fois il s'en était fallu de peu. Henry avait presque tué un homme, heureusement qu'il était déjà repu suite au carnage effectué dans une ferme aux abords de la ville sans quoi l'aubergiste compterait au nombre des victimes...
La légende raconte que ces humains maudits (hommes et femmes) se transforment, à la nuit tombée, en créature anthropomorphe proche du loup. Le métamorphose se reproduit périodiquement, à chaque pleine lune, les condamnant à errer juqu'au matin.
Pour certains, il convient de voir dans le monstre non seulement un être vivant fantastique ou présentant une importante malformation physique mais aussi une personne qui suscite l'horreur par sa cruauté, sa perversité, par quelque vice énorme or Henry n'est pas fait de ce bois là.
Il est gentil généreux, curieux, discret et habile mais je dois reconnaitre qu'il peut avoir un tempérament plus dur voir même implacable tel le loup en lui et pourtant on pourrait le croire froid, distant cherchant à s'isoler des gens pour ne pas les mettre en danger inutilement. Cette version de lui était imposée par sa condition.
Car lors de sa métamorphose il représentait un danger bien réel ne laissant pas la place ni à l'amitié ni à l'ennemi, un danger qui ne faisait pas la distinction.
Henry et moi avons mis en place une "routine" suivant chaque pleine lune.
Nous devions vérifier qu'il n'avait pas tuer d'humain inutilement.
Et surtout de ne pas attirer l'attention.
En effet les morts violentes étaient souvent documenter et les journaux parisien aimaient ce genre de faits divers, ce "sensationnel".
Nous réalisons donc régulièrement la visite de la morgue de Paris, l'un des lieux touristiques les plus insolite avec les catacombes.
Pourquoi j'emmenais Henry là bas me direz vous?
Simplement car, pour le "spectacle", il arrivait que les morts les plus violentes (par meurtres par exemple) ou simplement insolites, soit exposées à la plèbe pour créer des mythes comme avait pu le faire l'Angleterre avec Jack l'éventreur en 1888, ou Henri PRAZINI qui avait tenu le haut de l'affiche en 1887 et était mort sur l'échafaud (je ne tiens pas à ce que mon Henry subisse le même sort !).
L'horreur et le frisson, voilà ce que les visiteurs aimaient et pourquoi ils se déplaçaient en si grand nombre.
Pour Henry et moi il s'agissait juste de vérifier qu'il n'y avait pas de corps qui avait été démembré par un animal, lardé de coups de griffes et de crocs....
Nous y croisions aussi de véritable pourriture humaine ! Certains souriaient à la vue des corps, jubilant de voir leur travail ainsi exposé à la vue de tous ! leur Oeuvre !
Tout cela me dégoute ! mais Henry en a besoin pour le bien de son âme.
Un jour, alors que nous revenions de cette macabre visite, Henry me tint ce discours d'une manière calme, froide et quasi monocorde :
J'attrapais Henry dans mes bras, rempli de fierté !
Henry sourit à cette remarque et ajouta :
Il m'exposa alors ses activités "annexes".
Une fois le choc passé et son annonce qu'il serait moins présent à Coignières sur le domaine pris par ses nouvelles activités je lui apportais tout mon soutient !
Qu'il avait grandi ! De louveteau il était devenu un vrai Alpha.
L'art martial avec Martial
Ah! Paris !
J'habite si près ! et pourtant si loin! Coignières semble si calme et détaché en comparaison!
J'enchaine tout un tas d'exercices à longueur de journée, je suis harassé mais satisfait. Bob tient vraiment à ce que j'entraine dans cette salle de savate mais je dois lui prouver mon niveau et le gaillard est exigeant !
Il fait déjà nuit, la journée a été longue. La lune est au trois quart pleine la fin du mois approche à grand pas...
J'hume l'air de Paris à cette heure où la nuit est encore jeune, c'est vivifiant et je penses avoir trouvé ma place. Je déambule dans les rues sans but précis découvrant le Grand Paris et aussi son côté moins clinquant, ces ruelles étroites où du coin de l'oeil on pense apercevoir le reflet d'une lame puis en y regardant de plus prêt il ne s'agit que de celui de la lune sur une flaque d'eau ou un bout de métal dépassant d'un tas d'ordures.
Soudain un bruit derrière moi :
un long sifflement et 3 autres gars sortent des allées sombres qui croise ma route.
Le reflet de plusieurs lames ne laisse aucun doute sur leurs intentions.
Coup de pied retourné en plein dans le ventre, je me stabilise après le choc, je bloque à droite uppercut à gauche, je maintien le bras, casse la prise, 1 lame en moins et un adversaire au sol, je me retourne, tout sourire :
Les coups arrivaient enfin, esquive JAB du gauche, j'encaisse le coup de genou, coup de coude dans le nez "CRACK" j'encaisse une droite que je n'ai pas vu venir au bruit mat mon nez doit être cassé...
Saisissant une barre de fer ou assimilée qui dépasse d'une poubelle je passe à l'attaque : gauche droite, coup à l'estomac, je fouette de haut en bas et gauche à droite coup au but sur la tempe il s'écroule.
Tout en lui tendant la main pour l'aider à ce relever je lâche la barre de métal en signe d'apaisement.
Souriant je lui répond simplement :